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vendredi 25 juillet 2008

Choi Byung-hoon

Choi Byung-hoon, le plus grand designer de Corée, dont les meubles sont présents dans les plus grands musées coréens comme au palais présidentiel. Signe de reconnaissance de cet homme de 56 ans extrêmement affable : un chapeau toujours vissé sur la tête et un appareil photo à la main pour immortaliser toutes ses rencontres. Il réalise des tables, chaises, bancs… mi-meubles, mi-sculptures. Des créations ultrasensuelles aux formes inspirées de la nature et où l’on reconnaît l’empreinte d’un de ses maîtres, Isamu Noguchi. Ses matériaux de prédilection : la pierre brute, le granit poli, l’ébène, le noyer, le marbre blanc, qu’il marie pour jouer les contrastes et créer des meubles qu’on a autant envie de regarder que de toucher. Sa pièce phare : Une chaise longue sans pied tenue au sol par une énorme boule de granit.
Soline Delos

Ses oeuvres rappellent celles de 1995, comme si I'artiste n'avait pas bougé entre-temps. On dirait même que Choi Byung-hoon a refusé le rôle d'artisan d'art et que seule compte pour lui la beauté de la nature brute. Ses oeuvres reflètent... un monde esthétique particulièrement corèen, que vénère la beauté naturelle, la beauté grossière qu'avaient les moines de grande vertu, plutôt que la beauté artificielle.
Découvrir la beauté à travers des choses rugueuses et brutes, c'est un des esprits de la beauté: II est bien connu que la beauté naturelle culmine dans le taoïsme et le zen. Pour nous, les choses telles qu‘elles sont, c'est la réalité et la vérité.
Au 10 siècle, Susan Seongyeop, maître de zen de I'époque des Tang, dit à ses disciples en montrant une canne : Si on appelle ça une canne, elle est soumise à son nom, mais si on ne la
nomme pas canne, c'est trahir la réalité . Ces mots demandent une expérience générale face au fait tel qu'il est. Paul Klee, enthousiasmé par la pensée zen, déclara que I'art ne propose pas ce que I'on voit, mais qu'il est fait pour être vu.
On pourrait dire que le monde des oeuvres de Choi Byung-hoon est celui de la rudesse plastique. II exclut le plus possible la finesse de sa méthode et exprime visuellement la générosité de la forme naturelle. Cette fois-ci, il essaye tout particulièrement d'expérimenter la méthode qui a donné des soucis à beaucoup de sculpteurs, à Carare en Italie, I'un des plus fameux lieux de production de marbre. Choi Byung-hoon vient de fabriquer les oeuvres exposées ici avec I'esprit des sculpteurs de I'Antiquité, sur place en Italie, là où le choix de marbre est le plus varié. Loi qui conçoit la fabrication d'oeuvres à partir de la pierre naturelle, n'a pas manqué de profiter de cette occasion. Les matériaux qu‘il choisit
et la forme qu'il exprime sont basés sur son caractère sérieux. Cela lui permet de bâtir un monde propre et spécifique.
Park, Soon bho, Professeur à I'Université Hongik, Faculté des Arts et du Design

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